Cycle de séminaires de recherche en tourisme proposé par l'ESTHUA, Institut national de tourisme - INNTO France, avec le soutien de l'axe 5 “Tourisme, territoire, solidarités” de la Structure Fédérative de Recherche (SFR) Confluences et du GIS Études Touristiques.
 

Visuel conférence Axe5 SFR Confluences 160625

  • La prochaine séance est intitulée : “ À la recherche du rayon vert. Acteurs, pratiques et espaces touristiques des couchers de soleil en Europe Atlantique ”.

    Par Emmanuel JAURAND, Professeur des universités à l’ESTHUA, laboratoire ESO (UMR CNRS 6590)
    et Quentin BROUARD-SALA, Enseignant-Chercheur contractuel à l’Université d’Angers, laboratoire ESO (UMR CNRS 6590)

Synopsis :
Le tourisme s’est généralisé et massifié tout au long du XXe siècle. Depuis plusieurs décennies, les lieux, les publics et les pratiques touristiques se sont largement diversifiés et diffusés au monde, dans le cadre de la globalisation capitaliste. Les professionnels mettent en avant de nouveaux produits touristiques pour se singulariser au sein d’un marché très concurrentiel (Stock et al, 2020).
Dans cette compétition mondialisée entre les territoires, le tourisme lié au coucher de soleil peut apparaître comme l’une des nouvelles offres promues par les acteurs publics et privés pour d’une part, répondre à la demande de nouvelles expériences des touristes et à l’intérêt croissant pour tout ce qui touche à l’environnement et la durabilité.
Nous nous intéresserons à la façade atlantique de l’Europe et plus particulièrement à celle de la France, de la Normandie à la côte aquitaine, dans le cadre d’un projet financé par l’Union Européenne. Nous menons cette recherche avec une approche de géographie sociale et culturelle du tourisme, portant sur les systèmes d’acteurs (ibid.), les territorialités et les pratiques des touristes à partir des discours et représentations (Suchet, 2019). Ainsi, pour analyser la promotion et la valorisation des couchers de soleil par les professionnels du tourisme, nous avons d’abord identifié les offres existantes sur leurs sites internet, avec un traitement statistique, puis réalisé des enquêtes de terrain.
Plusieurs résultats peuvent être soulignés. Les acteurs mettent en avant des lieux déjà valorisés par le tourisme, parfois des lieux emblématiques comme Biarritz ou le Mont Saint-Michel. Environ un tiers de ces lieux correspond à des sites naturels (caps, dunes, plages, etc.), un autre tiers comprend des stations littorales et le tiers restant correspond à d’autres types de lieux touristiques (Equipe MIT, 2002). Des pratiques d’observation du coucher du soleil se font dans le cadre d’excursions organisées, tandis que d’autres sont le fait d’initiatives par les touristes eux-mêmes. Il existe ainsi des pratiques payantes, proposées par les acteurs du secteur touristique, élargis aux lieux de consommation comme les bars ou restaurants dotés de terrasses favorablement exposées : ces pratiques nécessitent un certain capital économique pour vivre l’unicité du coucher de soleil dans un cadre privilégié. Les autres pratiques, gratuites et donc accessibles à tous, relèvent simplement d’un droit d’usage de l’espace public. Nos recherches montrent également que certains acteurs, notamment dans les îles, refusent de promouvoir ce type d’expérience par crainte d’une accentuation du surtourisme.
Updated on 06 June 2025.