L’axe 2 – Changement social : genre, discriminations et inégalités, de la Structure Fédérative de Recherche (SFR) Confluences (Université d'Angers)

vous convie à la présentation de Raymond Jennings (doctorant en géographie, Rutgers University) :

Conf Axe 2 - 240425

Résumé :
En lien avec mon projet de thèse, cette présentation cherche à souligner le rôle du paysage sonore comme outil d’analyse pour s’adresser à la crise de la citoyenneté républicaine et ses contradictions dans et au-delà des dits « quartiers prioritaires ». En quoi le son et les sonorités de la ville peuvent-elles être des références clés dans la compréhension de l’espace urbain et donc de cette crise socio-culturelle et politique-économique dans laquelle en grande partie, les citoyens issus de la migration postcoloniale et racisés sont souvent les victimes et les références ? Le paysage sonore urbain, composé de la manière dont un lieu sonne et de la manière dont les lieux sont gouvernés et vécus par le son, représente une épistémologie critique exprimant les régimes de gouvernance urbaine de surveillance et de contrôle racialisée, de confinement spatial voire de l’exclusion, et de mobilités différenciées à travers l’espace urbain néolibéral. Ici, j’examine donc les sons ambiants de la rue et des pratiques sonores musicales et non-musicales spécifiques aux jeunes et d’autres habitants dans la banlieue parisienne de Mantes-la-Jolie, et en particulier le Val Fourré (78), laboratoire des interventions de la politique publique, de la rénovation urbaine, et « figure emblématique de la crise des banlieues » depuis les années 1980 et 1990. Se qualifiant comme une ethnographie urbaine sonore, le projet repose sur les observations participantes/non participantes, les enregistrements audios sur le terrain, des balades sonores seules et collaboratives dans les différents quartiers composant la ville, et interviews avec certains résidents, associations, et musiciens, producteurs.

Biographie :
Raymond Jennings est un doctorant chercheur affilié au département de géographie à Rutgers University dans le New Jersey aux États-Unis. Il est natif d’Atlanta où il a obtenu sa licence en géographie en 2014 et où il a aussi étudié le français participant à un programme d’échange à l’Université de Tours. À la suite de cette expérience, il participe au programme TAPIF (teaching assistant program in France) en tant qu’assistant d’anglais dans les écoles ZEP/REP à Angers en 2014 et ensuite en 2017 dans le département des Yvelines à Mantes-la-Jolie. Ce sont les expériences des jeunes mantais du quartier du Val Fourré qui l’ont poussé vers son projet de mémoire en master à la Sorbonne en géographie intitulé Race, Privilège, et Mobilité : les cas des lycéens à Mantes-la-Jolie. Il a aussi travaillé au Centre National des Droits Civiques et des Droits de l’Homme où il a développé un fort intérêt pour la tradition des expatriés Afro-Américaines à Paris en particulier des écrivains James Baldwin et Richard Wright qui ont fortement influencé sa pensée. Son intérêt pour le domaine du son (« sound studies ») provient de son expérience à l’étranger écoutant le hip hop français en France et sa lecture du géographe Clyde Woods et sa conceptualisation innovante de l’épistémologie du blues figurant le blues (et ses extensions contemporaines) comme une théorie socio- spatiale de la crise dans la région du Delta du Mississippi. C’est surtout cette résonance de la politique esthétique du blues et ses extensions contemporaines qui motive la recherche de M. Jennings, là où se trouve son terrain actuel à Mantes et ses alentours.

Mis à jour le 03 avril 2025.