L’axe 2 "Changement social : genre, discriminations et inégalités" de la Structure Fédérative de Recherche (SFR) Confluences (Université d'Angers)

vous convie à la conférence de Rachida Brahim :

La race tue deux fois. Une histoire des crimes racistes en France (1970-2000)

Conf Axe 2 SFR Confluences 171125

Résumé :
La recherche à l’origine de cette rencontre et de ce retour d’expérience portait sur la dénonciation et le traitement législatif des violences à caractère raciste commis contre les migrants nord-africains puis leurs descendants entre les années 1970 et fin 90. Les mobilisations menées durant ces années dénonçaient une double violence, les crimes en eux-mêmes, mais aussi leur traitement pénal dans la mesure où la grande majorité des procès finissaient par des peines légères avec sursis, des non-lieux ou des acquittements. Afin de déchiffrer cette double violence, la collecte des données s’est concentrée sur une période déterminante. Votée en 1972, la loi Pleven est considérée comme le pilier de la législation antiraciste française, mais il a fallu attendre 2003 pour que la France adopte une loi permettant de prendre en compte l’intention raciste d’un crime. Durant cette période d’une trentaine d’années, deux conceptions d’une même réalité ont coexisté : la réalité du groupe impacté d’une part et celle émanant du droit étatique d’autre part. Alors que pour les personnes mobilisées, le caractère raciste des violences ne faisait aucun doute, pour les législateurs l’idée même d’un mobile raciste a régulièrement été rejetée. Il a s’agit de questionner ces deux vérités et les circonstances qui ont déterminé leur existence, sachant que les questions sur la carrière juridique du mobile raciste dépassent ici le strict champ pénal. Elles poussent à interroger le rôle joué par le droit lui-même dans la production et le maintien des catégories raciales.
 

Présentation générale
Sociologue et titulaire de la Chaire de Professeur Junior dédiée aux cultures minorisées (minority studies), les travaux et les enseignements de Rachida Brahim s’inscrivent dans le champ des cultural studies (gender, ethnic, postcolonial et decolonial studies) en s’appuyant sur une approche trandisciplinaire (sociologie, histoire et anthropologie).
Son parcours scientifique s’articule autour de recherches portant sur les violences physiques et psychiques impactant les groupes minorisés à l’intersection des critères de classe, de genre et de race. Ces thématiques l’ont amenée à m’intéresser aux questions de droit et de santé mentale. Elles l’ont également poussée à questionner et à inclure les perspectives et savoirs autochtones.

Mis à jour le 04 novembre 2025.